Argelès-Sur-Mer
Tout un art de vivre a Argelès-sur-mer
Agréable surprise, les barres d’immeubles ont, ici, déserté le front de mer et laissé place à une abondante végétation méditerranéenne. À pied ou à vélo, on emprunte avec plaisir la promenade longeant les plages de sable, à l’abri d’espaces boisés, pins, chênes et tamaris aux fleurs roses. Elle mène jusqu’au port, 1,5 km plus loin.
Georges Jaume, quarante ans de pêche côtière, jauge ses casiers de rougets, merlus et dorades. « Comme souvent, explique-t-il, nous sommes partis à 4 heures du matin et rentrés au lever du soleil. » Derrière lui, des marins s’emploient au remaillage des filets. Non loin, un marché héberge une dizaine de producteurs de fruits et légumes.
Tout autour, des photos exposées en extérieur sur de larges panneaux retiennent l’attention. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut fixer dans les yeux un ours polaire, une tortue marine ou un ange des mers. Volonté de la municipalité : sensibiliser petits et grands à la biodiversité, ainsi qu’à sa fragilité. Message pertinent dans une ville de 10 000 habitants multipliant sa population par dix en été.
Depuis le port, on s’offre une excursion en mer, histoire de découvrir la Côte Vermeille, de Collioure à Port-Vendres, près de la frontière espagnole.
Le temps des cerises … et des olives
De retour sur la terre ferme, nous filons au domaine Saint-Thomas. Il prospère sous la houlette de Pierre-Jean Savoldelli.
Outre la vigne, le verger connaît une certaine notoriété. « Depuis dix ans, raconte-t-il, nous favorisons la cueillette des cerises par les visiteurs. » Une petite foule se presse sous les arbres et remplit ses barquettes. « Quel plaisir, confie une famille de touristes, de déguster ce que nous avons récolté nous-mêmes. »
L’agritourisme a le vent en poupe. On le constate aussi au mas Boutel, sur la corniche, du côté du Racou. Isabelle et Gildas évoquent avec passion la reprise des oliviers familiaux, la cueillette à la main et invitent à comparer l’ardence de leurs diverses huiles.
Le village
Dans le cœur historique, surnommé « le village », la visite guidée révèle les tours médiévales, bien dissimulées dans les remparts. Éclectisme de rigueur, la galerie d’art retrace 110 ans de rugby. C’est grâce à l’ancien maire et international récemment décédé, Jean Carrère, que la ville s’est dotée d’un musée à la riche iconographie dédié au camp d’Argelès.
Dès 1939, ce camp a rassemblé, dans des conditions déplorables, des dizaines de milliers de réfugiés espanols fuyant le franquisme. Grégory Tuban complète: « Un an plus tard, il abritait aussi des des juifs étrangers. Parmi eux, Joseph Bornstein, le père de notre actuelle première ministre »
C’est tout à l’honneur que d’avoir su transformer une douloureuse page d’histoire en un lieu culturel pédagogique très documenté.
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